GRAND EST

A Châlons-en-Champagne, le musée des arts du cirque entre en piste

La préfecture de la Marne, qui accueille déjà l’une des premières écoles du cirque du monde, engage la construction d’un bâtiment spectaculaire. Il abritera en 2029 des collections exceptionnelles mais aussi un espace de création et de spectacle.

Châlons-en-Champagne Musée arts du cirque
Le futur musée sera construit à la place de l’un des trois bâtiments militaires de la place d’Armes. © Moatti-Rivière

Rebondir encore plus haut grâce au cirque, telle est la volonté affichée de Châlons-en-Champagne. Cette ville circassienne de la Marne a dévoilé vendredi 4 juillet les grandes lignes d’un bâtiment dédié aux arts du cirque, original et peu conventionnel puisqu’il sera à la fois musée, espace de création et lieu de diffusion de spectacles. Conçu par l’agence d’architecture Moatti-Rivière, déjà connue pour sa rénovation du premier étage de la Tour Eiffel ou la réalisation du Centre national du graphisme Le Signe à Chaumont, 

 le futur musée prendra ses quartiers sur la place d’Armes de la préfecture de la Marne. Longtemps étiquetée ville de garnison, jusqu’au départ des militaires en 2015, Châlons-en-Champagne est déjà réputée en France et à l’international pour abriter l’une des deux plus grandes écoles de cirque au monde, avec celle de Montréal.

L’un des plus vieux cirques de France

“Ce bâtiment est un élément essentiel d’un projet global. Notre ambition est de bâtir un écosystème complet autour du cirque”, a indiqué Benoist Apparu, maire de Châlons-en-Champagne. 

Outre le Centre national des arts du cirque (CNAC), école créée en 1985 et installée dans l’édifice dit La Marnaise, la ville dispose de l’un des huit derniers cirques en dur existant encore en France. Il date de 1899. A ce tour de piste, il faut ajouter Furies, le festival de cirque et de théâtre de rue qui anime Châlons-en-Champagne depuis 35 ans, ainsi qu’une structure nationale de promotion et de diffusion, Le Palc, labellisé par le ministère de la Culture en 2019. 

Des collections labellisées

Ce “paysage historique”, selon les termes de l’élu et ancien ministre du Logement, a une autre incidence. Les collections du futur musée des Arts du cirque, labellisées “musée de France”, proviennent en grande partie de donations exceptionnelles. Celle de Pascal Jacob, qui enseigne l’histoire du cirque à Montréal, Bruxelles et Châlons-en-Champagne, comporte plus de 5.000 pièces (affiches, costumes, objets rares…). La collection Fratellini, forte de 600 pièces (photos, tableaux, accessoires, jouets, etc.) a également été déposée dans les musées châlonnais.

Patrimoine et culture vivante

“Nous avons abordé le projet avec la volonté d’apporter quelque chose d’ambitieux, pour l’embellissement de la ville, mais aussi pour retrouver une identité forte”, a expliqué Alain Moatti, cofondateur de l’agence qui a remporté le concours - 103 candidatures avaient été déposées. 

L’une des originalités du bâtiment tient à ses “rideaux monumentaux”, moulés et blancs, de 14m de haut, sur les quatre côtés. Les collections permanentes seront installées sur deux niveaux, accessibles par un escalier en spirale.

chalons en champagne musée arts du cirque

Vue du hall, avec l’escalier en spirale au fond. ©Moatti-Rivière

Sous une toiture-plafond en forme de Zeppelin, aux tuiles rouges reflétant l’humeur lumineuse du jour, un espace de création pourra accueillir différents formats de spectacle, grâce à un gradin modulable de 250 places et d’une capacité de 700 places debout. L’ensemble a été imaginé afin que les fonctions patrimoniales, de création et de diffusion se fassent écho. 

Cet “établissement de référence permettra de donner un éclairage plus important à Châlons-en-Champagne et à tout le Grand Est”, a souligné le conseiller régional Jacky Desbrosse en mettant en avant le triptyque “excellence artistique, ancrage territorial et ouverture au monde”.

Cirque social

Au plan local, cette double valorisation du patrimoine et de la culture vivante doit attirer 50.000 visiteurs par an et générer des retombées positives pour l’hôtellerie, la restauration ou encore l’offre touristique. Les protagonistes locaux espèrent également promouvoir le  “cirque social”, soit la pratique du cirque loisir, des écoles aux lycées, et encourager la pratique associative du cirque amateur. 

L’ouverture du futur bâtiment est prévue pour 2029. Son coût est évalué à 32 millions d’euros, cofinancés par la Ville de Châlons-en-Champagne, la Région Grand Est et l’Etat, via le ministère de la Culture.

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Il pourra aussi accueillir des spectacles. ©Moatti-Rivière

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