Lorraine

Le Festival du film italien, fierté de Villerupt depuis 47 ans

Presque quinquagénaire, l’un des principaux festivals du film italien d’Europe se tiendra du 25 octobre au 11 novembre à Villerupt et organisera des projections dans 18 villes de Moselle et de Meurthe-et-Moselle.

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© Sentenza

A Villerupt, la conférence de presse du Festival du film italien (FFI) constitue un événement cinématographique en tant que tel. Le 15 octobre, la salle de cinéma de l’Arche, nouveau centre culturel ouvert voici deux ans dans le quartier émergent de Micheville, était quasi pleine d’invités venus découvrir la programmation concoctée pour la 47ème édition du FFI. En près d’un demi-siècle, l’événement s’est imposé comme l’un des festivals italiens les plus importants d’Europe. Attirant chaque année 35.000 visiteurs dans une petite ville ouvrière de 10.000 habitants, il rend hommage aux immigrés italiens qui assurèrent l’essor de la sidérurgie lorraine tout en jetant des passerelles avec l’actualité du cinéma italien.

Focus sur l’actualité

La nouvelle édition, qui se tiendra du 25 octobre au 11 novembre, propose 30 films, dont 15 en avant-première ou en présentations inédites en France. Ces oeuvres font souvent écho à une actualité tourmentée. Tourné avant le 7 octobre, I Bambini di Gaza, de Loris Lais, met en scène un trio de rebelles obstinément rétifs à la montée de la haine. Il Campo di Battaglia, de Gianni Amelio, retrace la fin de la guerre 1915-1918 vue d’un hôpital où affluent les blessés et les traumatisés. Un Mondo a parte, de Riccardo Milani, propose à l’Italie de Georgia Meloni l’histoire d’un petit village des Abruzzes qui voit dans l’accueil de migrants sa seule chance de salut.

Oreste Sachelli

Oreste Sachelli, délégué artistique du FFI. © Pascale Braun

« Nous nous attribuons un satisfecit pour cette édition. La qualité de la programmation tient à ce que le cinéma italien a produit de bon. Entre Rome et Venise, nous avons vu beaucoup de choses qui nous ont permis de trouver des lignes de force et de proposer un équilibre entre découvertes et œuvres patrimoniales », indique Oreste Sachelli, délégué artistique du FFI.

Histoires trop vraies

Aux 15 films en compétition auprès de quatre jurys (professionnels, jeunes, critiques et exploitants) s’ajoutent dix films hors compétition, dont certains renvoient à une histoire locale transfrontalière inédite. La Fourchette à gauche, de Donato Rotunno, a pour vedette le Cercle culturel Curiel, ex-siège luxembourgeois du Parti communiste pris en étau par les projets immobiliers qui fleurissent à Luxembourg-ville dans les années 1990. Parmi les cinq autres films figurent Il reste encore demain, succès phénoménal sur les violences conjugales qui valut cinq millions d’entrées à sa réalisatrice Paola Cortellesi, et une version restaurée d’une œuvre pionnière du festival, Des quetsches pour l’hiver dans laquelle le Villeruptien Jean-Paul Menichetti retrace l’histoire trop vraie d’un père de famille italien qui perd son emploi dans la tourmente de la sidérurgie lorraine.

Mastroianni et Riondino

Le centième anniversaire de la naissance de Marcello Mastroianni donnera lieu à une rétrospective de dix œuvres. Une sélection thématique de douze films évoquera le travail, déjà abordé dans une édition précédente, sous l’angle original « travailleurs, travailleuses et algorithmes ».

Marcello Mastroianni

Le centième anniversaire de Marcello Mastroianni donnera lieu à une rétrospective.

Comédien et acteur devenu réalisateur, Michele Riondino se verra décerner le prix Amilcar qui sera remis par la Ville le 2 novembre. Son premier long métrage, Palazzina, lui a déjà valu trois prix: le David di Donatello 2024 du meilleur premier rôle masculin, les Nastri d’Argento 2024 du meilleur réalisateur débutant et le prix du meilleur premier rôle masculin. Dans la vraie vie, ce fils d’un ouvrier d’Ilva, un site sidérurgique d’ArcelorMittal à Tarente, milite sans relâche contre la dramatique pollution qu’il engendre.

Michele Riondino

Michele Riondino © Wikipédia

Un flambeau à transmettre

Dense et délocalisée, la 47ème édition du FFI se déclinera dans 18 villes de Moselle et de Meurthe-et-Moselle, soit via un Cinemobile en extérieur, soit à l’occasion de projections en salles. La Kulturfabrik d’Esch-sur-Alzette programmera jeudi 31 octobre une Notte dell’orrore en clin d’œil à ses voisins. Le 10 novembre, le festival donnera également lieu à un petit salon du livre où sept auteurs dédicaceront leurs œuvres à l’hôtel de ville. Un tournoi de belote, un tournoi de Scopa ou encore une pasta party renoueront avec la tradition populaire du festival. L’équipe de bénévoles sera une fois de plus au rendez-vous pour assurer la logistique de l’événement. A trois ans du cinquantenaire du FFI, les vétérans de l’aventure espèrent, quant à eux, pouvoir transmettre à la jeune génération leur culture encyclopédique du cinéma italien.

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DR

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