Le forum franco-allemand n’a jamais été aussi populaire auprès des étudiants
Organisée en coopération avec le magazine L’Etudiant, la 26ème édition du forum franco-allemand a accueilli un nombre record de stands, les 14 et 15 novembre à Strasbourg. Les organisateurs et universités notent un regain d’intérêt pour les cursus binationaux.

Le forum franco-allemand de Strasbourg fait partie des mastodontes du recrutement universitaire européen, attirant l’an dernier un nombre record de 10.000 visiteurs. Vendredi dernier, dès la première heure, des milliers de jeunes ont pareillement afflué au Palais de la musique et des congrès de Strasbourg afin de s’informer. Pas moins de 226 stands les attendaient pour l’édition 2025.
Les cursus binationaux recherchés
Beaucoup ont fait le déplacement encadrés par leur établissement, comme en témoignent les dizaines bus scolaires alignés devant le forum. Mais de nombreux jeunes ont choisi de venir volontairement, pour éclaircir des questions d’orientation ou par simple curiosité pour leur avenir, sur conseil de leur professeur.
« Je ne savais pas comment fonctionne un tel forum, alors nous sommes venus pour nous informer. J’aimerais travailler en France plus tard, et parler plusieurs langues ne peut qu’aider », expliquent à l’unisson trois lycéens allemands en cursus abibac, âgés de 15 à 16 ans.
Quelques mètres plus loin, trois lycéennes de Stuttgart, âgées de 17 et 18 ans, racontent aussi être venues de leur propre initiative. « Hier, j’ai rencontré des employeurs sur un autre salon. Ils m’ont dit qu’ils recherchent des profils issus de cursus binationaux : l’interculturalité semble être une compétence recherchée », précise l’une d’elles.
L’intérêt franco-allemand est relancé
Le magazine spécialisé L’Etudiant a mis à leur disposition 79 stands et le forum franco-allemand 147 stands. Pris d’assaut, celui de l’Université franco-allemande (UFA) s’est démené pour expliquer ses 200 cursus intégrés.

Udo Thelen, secrétaire général de l’UFA. © Fabian Gomond
« Cette année, nous constatons des questions beaucoup plus ciblées et une meilleure préparation des visiteurs, comme me l’ont confirmé plusieurs collègues. Les récents échanges entre le président Macron et le chancelier Merz semblent raviver l’attention portée aux relations franco-allemandes, et les institutions binationales collaborent de nouveau davantage. Cela pourrait expliquer le fait que des familles se réintéressent à ces parcours, même si cela reste pour l’instant une impression », observe Udo Thelen, secrétaire général de l’UFA.
L’offre de l’UFA est évolutive et adaptée régulièrement, en fonction de la demande. L’année 2025/2026 propose seize nouveautés, dont un master en psychologie sociale, du travail et des organisations, issu d’une coopération entre la RPTU (Université technique de Rhénanie-Palatinat) Kaiserslautern-Landau et l'Université de Strasbourg, formation particulièrement plébiscitée au stand de l’UFA.
« Les débouchés ne se limitent pas aux emplois franco-allemands : les 30.000 diplômés de l’Université franco-allemande travaillent aujourd’hui dans toute l’Union européenne. Ce type de cursus développe un état d’esprit interculturel, applicable à tous les domaines dans le monde entier », complète Udo Thelen.
Les entreprises aux aguets
Bien que le forum franco-allemand soit spécialisé sur l’orientation post-bac, une demi-douzaine d’entreprises ont également fait le déplacement pour rencontrer le vivier lycéen. Conscients que le public est encore trop jeune pour être recruté, les professionnels présentent leur métier et et valorisent leur image de marque.

Nadège Xailly, juriste à la banque franco-allemande SaarLB, au milieu de ses collègues. © Fabian Gomond.
« Les jeunes viennent un peu par hasard, mais le domaine de la banque les intéresse. Nous sommes une banque d’affaires. Nous recrutons les profils sortant d’études universitaires, mais sommes prêts à leur proposer des stages », explique Nadège Xailly, juriste à la banque franco-allemande SaarLB.
Plus de dix ans après leur dernière participation au forum, le spécialiste de la gestion des déchets Veolia est de retour afin d’attirer des profils franco-allemands pour sa station de Mulhouse, dont les activités s’étendent jusqu’à l’arc alpin, en Suisse et en Autriche.
« La diversité culturelle est toujours considérée comme un atout pour les recruteurs. Nous recherchons des locuteurs allemands pour les zones transfrontalières. Cependant, les participants sont bien plus jeunes que nous le pensions », explique Océane Brunet, responsable RH chez Veolia.
La success-story continue
Pour la première fois, le forum franco-allemand a mis en place un système de pré-inscription, permettant de connaître l’âge, la formation et la provenance des participants. « Cela nous aide à mieux organiser les rencontres et à présenter les spécificités des cursus franco-allemands » , précise Josiane Fichter, cheffe de projet au FFA. « Même si nous n’avons pas de retour immédiat après le salon, beaucoup de visiteurs reviennent les années suivantes, parfois même avec leurs enfants ! », conclut-elle.

Josiane Fichter, cheffe de projet au FFA. © Fabian Gomond.
© Fabian Gomond.