Vauban a aussi laissé un patrimoine belge
Génie militaire et grand bâtisseur de son temps, le maréchal Vauban a laissé un important patrimoine dans l’ancien Royaume de France mais aussi à ses frontières, en particulier en Belgique.
En Belgique, des villes comme Ath, Charleroi, Furnes ou Ostende ont toutes connu des fortifications érigées par Sébastien Le Pestre de Vauban (1633-1707), maréchal de Louis XIV. Les territoires belges, alors sous domination espagnole, étaient des enjeux stratégiques majeurs. Cependant, les municipalités ont démantelé ces vestiges dès 1853, après que le gouvernement belge a jugé toute infrastructure militaire comme obsolète. Bouillon et Ypres demeurent de rares témoins des constructions de Vauban.
Bouillon survit aux destructions
Autour du château de Bouillon, pris en décembre 1676 lors de la guerre de Hollande, se construit une citadelle dès 1680 sous l’influence de l’ingénieur. Un nouveau rempart, dont une partie subsiste aujourd'hui, ainsi que des portes et neuf bastions défensifs, sont construits – ceux du Dauphin et de Bretagne sont encore existants. Leurs structures pentagonales en schiste sont caractéristiques de Vauban. À l’extrémité du méandre de la Semois, l'architecte érigea également deux casernes dont l’une subsiste. Malgré les destructions du XIXème siècle, on peut également voir trois bastions et des parties du mur d’enceinte. Le tout a été classé entre 1978 et 1985.
Ypres marquée par son influence
À Ypres, à partir de 1678, le maréchal Vauban a fait transformer les fortifications en un immense complexe de murailles et de remparts, de larges fossés, d’îlots, d’ouvrages avancés et de zones marécageuses. Avec son relief de l’ouvrage à cornes et ses casemates souterraines, la ville est l’une des plus marquées par l'influence de l’architecte militaire français. Les fortifications d’Ypres et sa porte de Lille ont connu une rénovation complète sous le régime néerlandais (1815-1830). Il faut compter une heure et demie pour finir la balade des remparts.
Namur et ses souterrains
Du passage de Vauban à Namur, en 1691, ne restent visibles que les galeries souterraines de la citadelle. Longs d’environ sept kilomètres à l’origine, et de plus ou moins quatre actuellement, ces souterrains constituent un des réseaux les plus importants d’Europe pour une citadelle. Lui sont également attribués l'arsenal, la ligne de défense que l'on appelle encore Mur Vauban ainsi que les forts Saint-Antoine, Piednoir, Saint-Fiacre et Balart, construits sur ses directives.
Sedan la grande voisine
Enfin, en raison de sa proximité avec la Belgique, dans ses frontières actuelles, on ne saurait oublier les fortifications de la ville française de Sedan. Il s’agit du plus grand château fort d’Europe, partie intégrante du réseau des sites majeurs Vauban. Le tracé de l’enceinte urbaine de Sedan a été modifié par Vauban de 1682 à 1689. Il améliore les défenses de la citadelle et prévoit l’ajout d’ouvrages à corne à l’extérieur. La citadelle, classée en 1965, subsiste toujours, de même que les casernes - qui abritent aujourd’hui un hôtel et un musée- ainsi que l’ouvrage à corne dit Palatinat. Les remparts, en revanche, ont été détruits.
Pour aller plus loin: PONCELET Etienne. « Les villes fortifiées du Nord de l’Europe : Belgique, France, Pays-Bas ». Réseau des sites majeurs Vauban, juin 2008.
Plan relief de Bouillon © Musée des Plans-reliefs / RMN-GP, C. Rose