Les Jardins de fruitiers de Laquenexy cultivent 18 jardins en un

En bordure du village de Laquenexy, à une dizaine de kilomètres de Metz, le centre départemental d’expérimentation fruitière s’est mué en une vitrine de la fruiticulture lorraine. Ouvert au public, il sera d’accès gratuit le jeudi 29 mai à l’occasion de la journée de la Moselle.

Des 18 jardins thématiques des Jardins fruitiers de Laquenexy, le plus vaste d’entre eux, le potager de l’épicurien, offre dès l’entrée la plus belle surprise : plantés parmi les fleurs, les artichauts, les haricots, les pois ou les laitues peuvent composer des tableaux végétaux d’une grande beauté.

Conquis par cette entrée en matière, le visiteur découvre ensuite un labyrinthe des formes fruitières, où des pommiers travaillés durant des décennies ont épousé des formes de vasques, de chandeliers ou de quadruple U. Cette configuration étonnante permet une culture économe en espace, bien exposée et facilitée par des fruits accessibles à hauteur d’homme.  
 

Labellisé « Passionnément Moselle », le site accueille chaque année entre 30.000 et 35.000 visiteurs, dont 5.000 scolaires ou participants à des centres aérés. Sur une superficie totale de 15 hectares, seuls quatre sont aménagés dans un but touristique et pédagogique, l’essentiel du site étant dédié à la production. Riches de 700 variétés de pommiers et de 300 types de pruniers - dont les mirabelliers -, les Jardins fruitiers de Laquenexy détiennent pour ces deux productions le label Collections nationales de référence décerné par le conservatoire des collections végétales spécialisées. Le site, cultivé par 14 agents du conseil départemental de la Moselle, a ainsi produit l’an dernier 40 tonnes de fruits certifiés Haute valeur végétale.

Réparti en une vingtaine d’allées, de pergolas, de clairières et de vergers, l’espace emmène le visiteur dans un jardin des quatre sens où il pourra sentir les pivoines et les roses, ressentir le toucher doux ou épineux des plantes grasses et des cactées, apprécier le contraste entre fleurs noires et blanches ou savourer le son d’une fontaine et d’une volière. Il apprendra également à repérer les plantes toxiques telles les daturas, les lauriers-roses, la cigüe ou le muguet, enfermées dans un enclos, ou s’étonnera, dans le « potager d’un curieux », des saveurs de l’herbe aux olives ou de la plante à huîtres.

Créé en 1904 dans le souci d’expérimenter des plants de vignes résistant aux ravages du phylloxera et repris, en 1954, par le Département de la Moselle, la parcelle chatoyante située à une dizaine de kilomètres de Metz s’est muée dans les années 1980 en une vitrine du savoir-faire fruticole lorraine, mais aussi en totem du rayonnement départemental. En 2010, le Jardin des Première Nations, surplombé par une grande tortue de bois sculpté symbolisant la Terre mère, a été inauguré par des ambassadeurs des terres amérindiennes. Les « trois sœurs » - le maïs, le haricot et la courge - cultivées sur une même butte y figurent en bonne place. Trois ans plus tard, le jardin mosellan a invité des membres de tribus maori pour faire découvrir un jardin sans équivalent hors Nouvelle-Zélande. A cette occasion, une fontaine de jade adossée à un arbre fossilisé de 50.000 ans (datation au carbone 14) a été installé en grande pompe en présence du corps diplomatique.