Le monument de l’Europe à Berus, vigie de l’amitié franco-allemande

Perché à 360 mètres d’altitude dans le village sarrois d’Uberherrn et offrant une large vue sur les collines mosellanes, le mémorial de Berus peut paraître excentré et quelque peu oublié. Ce 9 mai, un mois avant les élections européennes et en pleines célébrations sarroises des Semaines de l’Europe, le monument érigé en l’honneur des « Grands Européens » redeviendra un point de convergence, voire un lieu de pèlerinage.

L’association “Europa-Denkmal Berus” a préparé trois jours de célébrations qui ont débuté le 5 mai avec une procession en costumes d’époque et avec des véhicules militaires historiques dans la ville mosellane de L’Hôpital pour commémorer les 80 ans de la libération de la commune.  Les habitants d'Uberherrn ont été conviés à la parade.

Ce mardi 7 mai, le projet Unesco « La Paix, miracle de l’Europe » réunira des élèves français de l’école Haut-Barr de Saverne, en Alsace, de l’établissement luxembourgeois de la Lenster Lycée International School et du lycée Robert Schuman de Sarrelouis au pied du mémorial de Berus. Ils assisteront à la plantation du rosier Louise Weiss, en hommage à cette militante de l’Europe et de l’émancipation féminine née il y a 100 ans à Saverne. Le point d’orgue de la semaine de l’Europe aura lieu ce jeudi 9 mai, à partir de 14 h et jusqu’au début de soirée. Des personnalités politiques - les maires d'Überherrn et de L’Hôpital, des représentants de la Chancellerie de la Sarre -  rejoindront Bettina Altesleben, présidente de l’association Europa-Denkmal Berus, au pied de l’édifice. Les discours céderont rapidement la place à la fête populaire agrémentée de musique et d’un buffet.

Erigé en 1970, le monument de Berus se compose de deux colonnes de béton de 16 mètres de hauteur symbolisant la France et l’Allemagne. Ils sont réunis par une plateforme d’observation représentant l’empire de Charlemagne. Carolus Magnus, qui a réuni vers l’an 800 les espaces culturels celtes, romains et germaniques de culture chrétienne, peut effectivement compter parmi les pères de l’Europe.

« Hélas, ses petits-fils ont divisé cet héritage en trois, ouvrant la voie à des siècles de guerres dans l’espace frontalier de la France, de l’Allemagne, du Luxembourg et de la Belgique », rappelle Christophe Schmidt, secrétaire de Europa-Denkmal Berus.

Onze siècles plus tard, les initiateurs de l'Union Européenne actuelle, dont le français Robert Schuman, l’italien Alcide de Gasperi, le luxembourgeois Josef Besch et le belge Paul Henri Spaak ont mis un terme aux conflits entre ces « ennemis considérés héréditaires ».